Le marathon c’est 42,195 kilomètres… l’histoire du marathon est chargé d’événements marquants. C’est une distance mythique. Un chiffre qui inspire et qui impressionne. Pour de nombreuses personnes, c’est bien plus qu’un simple nombre. C’est une quête. Un défi. Une histoire vieille de plus de deux millénaires.
Mais pourquoi 42,195 kilomètres exactement ? Pourquoi cette distance si précise ? Et comment cette course, née d’une légende, a-t-elle traversé les siècles pour devenir un symbole universel de dépassement de soi ?
Aujourd’hui, des millions de personnes à travers le monde prennent le départ de cette course. Pour certains, c’est une compétition. Et Pour d’autres, c’est une manière de se prouver qu’ils peuvent aller au bout d’eux-mêmes. Mais au fond… cette distance représente bien plus qu’un effort physique. C’est une métaphore de la vie : chaque pas compte, et chaque étape rapproche de l’objectif final.
Aujourd’hui, on plonge dans l’histoire fascinante du marathon. Une épreuve mythique qui mélange légende, histoire, et exploits modernes. Alors, Installez-vous bien, on remonte le temps pour explorer ses origines. Découvrir des histoires incroyables, et comprendre pourquoi le marathon inspire tant de monde.
PS : Et entre nous, si vous trouvez que courir un marathon est difficile… imaginez faire ça pieds nus, sans chaussures Nike dernier cri, et avec zéro ravitaillement. Oui, c’est comme ça que tout a commencé.
1. Les origines légendaires du marathon (490. A.V Jésus Christ)
Tout d’abord, l’histoire du marathon commence en 490 avant Jésus-Christ. La Grèce antique est en guerre contre l’Empire perse durant la guerre médique. Les Perses viennent d’envahir le territoire, et une bataille décisive se dessine sur la plage de Marathon. Contre toute attente, les Grecs, en infériorité numérique, remportent la victoire grâce à une stratégie audacieuse. Mais ils doivent absolument annoncer cette victoire à la cité d’Athènes, située à environ 40 kilomètres du lieu de Bataille, Marathon.
Selon la légende, c’est ici qu’intervient, Phidippidès, un messager militaire. Selon le récit, il court sans s’arrêter depuis Marathon jusqu’à Athènes. Il court pour délivrer le message de la victoire, et s’effondre de fatigue directement après avoir délivré son message. Ce serait ce qui aurait inspiré le concept.
Mais attention, cette légende est contestée par certains historiens. Hérodote raconte que Phidippidès aurait plutôt couru 220 kilomètres, jusqu’à Sparte. Pour demander de l’aide avant même la bataille. Une autre version mentionne un messager mais plutôt nommé Euclès.
Bref, la vérité est floue, mais ce qui reste, c’est l’esprit de dépassement de soi lié à cette histoire.

2. Le marathon devient une épreuve officielle
Les débuts olympiques (1896) :
Ensuite, pendant des siècles, l’idée d’une course aussi longue semblait impensable pour la plupart des gens. Mais c’est en 1896, à Athènes, que les premiers Jeux Olympiques modernes voit le jour. Ces premiers jeux à l’initiative de Pierre de Coubertin, comprenant 9 disciplines comme la gymnastique, des sports nautiques ou athlétiques. L’histoire du marathon vient prendre un nouveau virage.

Ces jeux incluent le marathon comme épreuve officielle, grâce à une idée de Michel Bréal, un linguiste français passionné par la culture grecque. La distance est d’environ 40 kilomètres, pour commémorer le messager grec Philippidès.
L’épreuve a lieu le 10 avril 1896 près d’Athènes. Avec un départ de la ville de Marathon et une arrivée au stade panathénaïque d’Athènes. Ce sont dix-sept athlètes représentant cinq nations, dont treize Grecs, participent à la compétition une fois le départ donné à 14 h. Mais seulement dix parviennent à terminer la course. Sont en cause des conditions climatiques relativement difficiles mais surtout le manque de préparation des athlètes étrangers, ceux n’ayant jamais couru une telle distance auparavant.

Spyridon Louis, un berger grec, remporte cette première édition en 2 heures 58 minutes. Son exploit devient un moment fondateur pour les Jeux Olympiques modernes. Ainsi que pour l’histoire du marathon, une discipline en croissance. Le podium sera complété par le Grec Kharílaos Vasilákos en 3 h 6 min 3 s et le Hongrois Gyula Kellner en 3 h 6 min 35 s. La victoire de Spyrídon Loúis crée une légende autour de ce porteur d’eau de Maroússi inconnu auparavant, sa profession réelle faisant parfois débat.
Poussé à concourir par le colonel Geórgios Papadiamantópoulos qui remarque son endurance lors de son service militaire, il est acclamé par les 60 000 spectateurs du stade panathénaïque dans une scène de liesse qui marque les observateurs. Couvert d’honneurs, il reçoit de nombreux cadeaux, dont la coupe d’argent de Michel Bréal, mais en refuse la plupart et retourne à l’anonymat jusqu’à sa réapparition remarquée lors des Jeux olympiques de 1936 à Berlin.
Podium du Marathon



La distance officielle (1908) :
C’est en 1908, qu’une nouvelle étape arrive pour l’histoire du marathon : officialisation de la distance. En effet, 12 ans après et 4 olympiades plus tard. Lors des Jeux Olympiques de Londres, que la distance actuelle de 42,195 kilomètres est fixée. Et là, l’histoire est assez drôle : la course devait commencer sur la pelouse du château de Windsor, pour que les enfants de la famille royale puissent voir le départ, et se terminer juste devant la loge royale au White City Stadium. Résultat, on ajoute quelques mètres, et cette distance devient la norme en 1924.
Ce sont 75 athlètes inscrit pour la course, mais seulement 55 d’entre eux de 16 nations prennent en réalité le départ. Au final, uniquement 27 coureurs finissent la course soit la moitié.
Ce marathon historique, est remportée par l’Américain John Hayes en 2 h 55 min 18 s 4. Après la disqualification de l’Italien Dorando Pietri, qui avait franchi la ligne après 2h 54 min 46 s à bout de souffle et qui avait bénéficié d’aides pour parcourir les derniers hectomètres. Par la suite, le podium est complété par le Sud-Africain — courant pour le Royaume-Uni — Charles Hefferon en 2 h 56 min 06 s 0 et l’Américain Joseph Forshaw en 2 h 57 min 10 s 4.
On remarque donc une amélioration de 3min et 32 secondes comparé au premier marathon avec une distance plus longue.
Disqualification de Dorado Pietri
Podium du Marathon



3. Les exploits marquants de l'histoire du marathon
Abebe Bikila – Le marathonien pieds nus (1960) :
Avançons jusqu’en 1960 à Rome pour ouvrir une nouvelle page dans l’histoire du marathon. Sur les quelque soixante-dix partants, pas grand monde n’a entendu parler d’Abebe Bikila. Cet inconnu de 28 ans n’aurait jamais dû être aligné au départ du marathon des Jeux olympiques de Rome en 1960. L’Ethiopien doit sa sélection à un coup du sort : il remplace à la dernière minute son compatriote Wami Biratu, blessé. Fils d’un berger, il est membre de la garde impériale éthiopienne lorsque son potentiel athlétique est repéré pour la première fois. Très vite, il va montrer de belles promesses à l’entraînement.
Photo de Abebe Bikila
Sa sélection en équipe nationale reste cependant une surprise. Et lorsqu’il arrive à Rome, il ne trouve pas de chaussures à sa taille. Il essaie bien de courir avec une paire pas vraiment adaptée à ses pieds, mais les chaussures ne lui conviennent pas. Le jour du marathon, il choisit de courir à nouveau pieds nus, comme il en a l’habitude à l’entraînement. Lorsqu’on lui demande pourquoi il a couru sans chaussures, il répond simplement : « Je voulais montrer que mon pays pouvait vaincre avec courage et détermination. » Ce n’est pas juste une victoire sportive, c’est une déclaration de fierté pour l’Éthiopie ».
Abebe Bikila, seul en tête sur cette route noircie par la foule, terrasse la course en 2 h15’16”, un nouveau record du monde.
Abebe Bikila pieds nus à l’arrivée
Son aventure aux Jeux est loin d’être terminée. Quatre ans plus tard, à Tokyo, Bikila réussit l’exploit de conserver son titre alors qu’il venait d’être opéré de l’appendicite. C’est la première fois qu’un coureur remporte le marathon olympique deux fois de suite. Un tournant dans l’histoire du marathon. Malgré un taux d’humidité de 90 %, et la brume épaisse qui recouvre la capitale japonaise. L’Ethiopien, qui part favori baskets aux pieds cette fois-là, surclasse ses adversaires et pulvérise au passage le record du monde en 2 h 12’11”. Le deuxième arrive quatre minutes plus tard.
1967 - Première femme courant officiellement un marathon - un moment incontournable de l'histoire du marathon :
En réalité, la coureuse de fond grecque Stamáta Revíthi semble avoir été la première femme à conclure la distance aux Jeux olympiques d’Athènes en 1896. Mais elle court seule le lendemain de la course officielle réservé aux hommes.
D’autres femmes participent officieusement à des marathons (la Française Marie-Louise Ledru en 1918, l’Anglaise Violet Piercy en 1926, qui aurait couru de manière non officielle et sa marque a été établie sur le parcours du Polytechnic Marathon entre Windsor et Londres).
Mais c’est le 19 avril 1967, pour la première fois, une femme va courir en tant que participante engagée au marathon de Boston. Epreuve normalement réservée aux hommes, sans que le règlement explicite cette exclusivité. Un moment nécessaire pour l’histoire du marathon. Pour cette participation, Kathrine Switzer est exclue de la fédération d’athlétisme. Surnomée, Bobbi Gibb, elle avait terminé de façon non officielle ce même marathon de Boston l’année précédente (1966). Elle sera plus tard reconnu par la Boston Athletic Association comme la gagnante des éditions 1966, 1967 et 1968.
Kathrine Switzer au Marathon de Boston
Sous la pression du mouvement féministe américain, la Fédération internationale d’athlétisme ouvre les courses de fond aux femmes en 1981. Et introduit le premier marathon olympique féminin à Los Angeles, en 1984. L’histoire du marathon franchit un nouveau cap.
2018 - Eliud Kichoge explose le record du monde :
C’est sur un parcours ultraplat avec une arrivée au pied de la Porte de Brandebourg, que le marathon de Berlin a acquis la réputation d’une course faite pour battre des records. Le 16 septembre 2018, lors du marathon de Berlin, Eliud Kipchoge vient dominer la course. Il vient écraser le record du monde alors détenu par Dennis Kimetto. Il améliore le temps de 1 min 18 s, la plus grande marge depuis 1967. Il parcourt ainsi la distance en 2 h 1 min 39 s, devenant le premier athlète à descendre sous les 2 h 2 min.
Eliud Kipchoge Marathon Berlin en 2018
Parti sur des bases élevées, il passe à la mi-course en 1 h 1 min 6 s. Il se retrouve seul en tête à partir du 25e kilomètre après le retrait de ses lièvres. Il poursuit son accélération pour terminer en « negative split », c’est-à-dire un deuxième semi-marathon (1 h 0 min 33 s) plus rapide que le premier. Ce qui démontre une certaine fraicheur durant la course.
Eliud Kipchoge – Sous les 2 heures (2019) - l'histoire du marathon prend une nouvelle ampleur :
Mais cela ne lui suffit pas : Kichoge veut être le premier à passer sous la barre mythique des deux heures. Ainsi, débute son ambition et son travail acharné pour réussir. Nous sommes le 6 mai 2017 à Monza en Italie, sur un circuit automobile, réputé comme rapide qu’il vient réaliser sa première tentative. De manière officieuse, avec l’accompagnement de l’équipementier Nike, ils mettront tout en place pour réussir mais échouerons de peu avec un chrono de 2 heures et 25 secondes.
Dans des conditions spéciales, non homologuées par la fédération internationale d’athlétisme (IAAF), le temps ne sera pas considéré comme record du monde. Mais depuis ce jour, marquant pour l’histoire du marathon, nous savons qu’il est possible de passer sous les deux heures.
Après le projet Breaking2 en 2017, Eliud Kipchoge n’en restera pas là et annonce effectuer une nouvelle tentative de marathon sous les deux heures. Le 12 octobre 2019 à Vienne dans le projet Ineos 1:59 Challenge soutenu par le milliardaire Jim Ratcliffe, propriétaire d’Ineos. Lors de l’événement, toujours aidé de ses lièvres, il devient le premier athlète à descendre sous la barrière des deux heures au marathon. Il couvre la distance en 1 h 59 min 40 s ! Un moment historique pour le marathon ! Mais cette performance, comme celle du Breaking2 de Monza en 2017, n’est pas homologuée par l’IAAF car elle n’a pas été réalisée dans des conditions officielles.
Kelvin Kiptum – L’ascension d’un nouveau phénomène - Le nouveau record (2023) :
Le 4 décembre 2022, alors qu’il dispute le premier marathon de sa carrière, à tout juste 23 ans, Kelvin Kiptum remporte le Marathon de Valence. Il parcourt la distance en 2 h 1 min 53 s. Il devient ainsi le troisième athlète après son compatriote Eliud Kipchoge et l’Éthiopien Kenenisa Bekele à franchir la barrière des 2 h 2 min sur marathon. Nous savons à partir de ce moment que le circuit du marathon connaît un nouvel athlète hors pair.
Mais c’est le 8 octobre 2023 au cours du marathon de Chicago, que Kelvin Kiptum devient le premier athlète à franchir la barrière des 2 h 1 min sur marathon. Il vient s’imposer dans le temps de 2 h 0 min 35 s. Soit une amélioration de 34 secondes du record du monde d’Eliud Kipchoge établi un an plus tôt à Berlin. L’histoire du marathon prend une nouvelle envergue avec la possibilité de passer sous les 2h de manière officielle !
Il atteint le 15e kilomètre en 43 min 9 s, la mi-course en 1 h 0 min 48 s, le 25e kilomètre en 1 h 12 min 4 s, le 30e kilomètre en 1 h 26 min 31 s et le 35e kilomètre en 1 h 40 min 22 s, achevant la course à 20,995 km/h. En négative split, soit un deuxième semi-marathon plus rapide.
Le rêve d’un marathon sous les deux heures de manière officielle et de plus en plus réaliste. Malheureusement, Kelvin Kiptum meurt le 11 février 2024 à l’âge de 24 ans dans un accident de voiture près de Kaptagat. Il était le conducteur du véhicule et transportait deux autres personnes dans la voiture. Il a perdu le contrôle du véhicule. Son entraîneur, le Rwandais Gervais Hakizimana (en), meurt aussi dans l’accident. Il est enterré dans sa ferme de Naiberi après une cérémonie funéraire à Chepkorio, le 23 février 2024. Après la sortie de route, le véhicule continue son déplacement sur 60 mètres jusqu’à un gros arbre. Le choc détruit le parebrise et le toit du véhicule.
Le "Marathon pour tous" à Paris (2024) - l'histoire du marathon grandit de plus en plus :
Enfin, un dernier moment marquant pour l’histoire du marathon. En 2024, Paris marque une première historique avec le « Marathon pour tous ». Pour la première fois, des amateurs peuvent courir sur le même parcours que les athlètes olympiques. Une belle manière de démocratiser cette épreuve mythique.
Le Marathon pour tous en image
Le marathon aujourd’hui : Aujourd’hui, le marathon est bien plus qu’une course. C’est un défi personnel, une manière de se dépasser. Environ 1,3 million de personnes courent un marathon chaque année.
Le temps moyen ? 4h15 pour les hommes, 4h56 pour les femmes. Mais le marathon, c’est aussi un événement festif et culturel. Comme à New York ou Tokyo, où des milliers de spectateurs encouragent les coureurs.
Conclusion :
Le marathon est bien plus qu’un sport. Son histoire est chargé de nombreux événements marquant. C’est une métaphore de la vie. Peu importe les obstacles, avec de la persévérance, tout devient possible.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici !
Je vous laisse avec cette citation d’Emil Zátopek : « Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. » À méditer.
À très bientôt pour une nouvelle histoire inspirante.